Il avait 37 ans, il était papa et il était prof d’histoire géo. Mais ce 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine, un drame s’est produit : il a été sauvagement assassiné dans la rue. Oui, on va parler aujourd’hui de Samuel Paty.

Que s’est-il passé il y a deux ans ?
Début octobre, en classe, pendant un cours d’EMC de 4ème portant sur la liberté d’expression, Samuel Paty avait montré aux élèves deux des caricatures publiées par l’hebdomadaire satirique « Charlie Hebdo » et mettant en scène Muhammad (Mahomet), prophète de l’islam. Une élève, absente ce jour-là, n’a pas aimé apprendre cela et elle en a parlé à son père, prétendant même avoir été renvoyée du cours pour avoir osé tenir tête au professeur. Le père de l’élève a alors réclamé le renvoi du professeur, auprès de la principale mais aussi sur Facebook, en divulguant ainsi son nom et l’adresse du collège où il travaillait. Les réactions de haine sont aussitôt virales.
C’est suite à cela, que ce vendredi 16 octobre, Abdoullakh Abouyezidovitch Anzorov, un jeune d’à peine dix-huit ans qui avait vu la vidéo du père sur les réseaux sociaux, a tué puis décapité le professeur à la sortie du collège avant d’être lui-même abattu par la police.
Rendons-lui hommage !

Hommage : témoigner du respect pour quelqu’un, saluer l’action de quelqu’un par un acte de reconnaissance (un discours, une dédicace, une œuvre artistique…) afin d’en souligner la valeur.
Au collège Georges Braque, nous rendrons hommage à Samuel Paty le lundi 17 octobre, le 16 octobre tombant un dimanche. Nous voulons montrer ainsi que notre liberté d’expression n’a pas été assassinée, elle ! Minutes de silence, discussions, débats, lectures : toutes les formes d’hommage sont encouragées. Dans un collège du Val-de-Marne, il a même été décidé de saluer sa mémoire en renommant l’établissement « Samuel Paty ».

Avons-nous le droit de tout dire ?
L’assassinat de Samuel Paty suscite une question : la liberté d’expression nous permet-elle de tout dire ? A tout le monde ? Est-ce que la liberté d’expression a une limite ? Blasphème ou liberté d’expression ?

Le blasphème, c’est quoi ?
C’est le fait d’offenser un dieu ou une divinité quelconque par la parole ou par les gestes. En France, le blasphème n’est pas condamné par la justice : on peut brûler un objet religieux sans qu’il y ait de conséquences. Par exemple, le journal « Charlie Hebdo » a pour culture de parler de l’actualité avec humour (très noir), ce qui peut rapidement être perçu comme du blasphème (ce qui je le rappelle, reste autorisé en France) et ainsi choquer certaines personnes. Ce qui explique pourquoi ce journal continue donc de pouvoir publier sans être censuré.
Par contre, Samuel Paty, lors de son cours d’EMC, s’est contenté d’illustrer le principe de liberté d’expression, sans aucune intention de blasphémer.
Les plumes de Braque